Les statistiques ethniques

Publié le par Jean-Christophe Despres

Le gouvernement vient d'organiser un colloque sur les statistiques ethniques ; il est aisé de s'apercevoir que les lignes bougent et que l'invocation des valeurs de la république ne suffit plus à masquer le besoin d'une connaissance qui permettrait aux politiques de lutte contre les discriminations d'attaquer le problème à la racine. En effet, il importe d'évaluer, d'analyser afin de bénéficier d'un regard sur la société française telle qu'elle est devenue plutôt que de déplorer la disparation d'un pays qui n'a jamais existé que dans les fantasmes.

Contrairement à une croyance très largement répandue, connaître l'origine de nos concitoyens n'est pas interdit par la loi. Il existe en effet 2 méthodes, que nous utilisons, pour réaliser des enquêtes identitaires : garantir l'anonymat des répondants ou recueillir leur accord exprès quant au fait de révéler leurs origines. Ces démarches s'effectuent sous le contrôle étroit de la CNIL, qui a d'ailleurs instruit pendant plus de 6 mois le dossier nous permettant d'effectuer notre dernière enquête.
Par ailleurs, la délivrance d'un récépissé par la CNIL ne nous exonère en rien de nos responsabilités légales relatives à ce type d'enquête.

On le voit, l'encadrement d'une étude "ethnique" demeure extrêmement strict, ce qui a conduit notamment la CNIL a refuser une étude menée sur des critères patronymiques ; décision sage car toute autre méthodologie que l'auto-déclaration conduit à une assignation identitaire aussi choquante moralement qu'inefficace méthodologiquement. Néanmoins, des instituts d'étude parfois réputés continuent à utiliser de tels procédés en toute impunité. Pourquoi dès lors ne pas élaborer un cadre éthique commun à toutes ces enquêtes ?

Une des pierres d'achoppement de ce débat réside en la définition de catégories ethno-raciales. Il est vrai que ces dernières n'obéissent en rien à des considérations objectives mais à des représentations sociales qui varient selon les lieux et les espaces. Ainsi, un "asian" en Grande-Bretagne sera mieux reconnu dans une catégorie "Indo-Pakistanaise" en France. Malgré cela, c'est se cacher derrière son petit doigt que d'arguer de cette difficulté pour refuser le principe de telles statistiques. Il faut offrir un large de choix de catégorie d'identification, permettre les choix multiples et bien entendu les non réponses ; tout cela constituera un corpus d'information des plus utiles.

Pour finir, l'INSEE nous fournit déjà une mine d'information sur la diversité en France ; nous faisons oeuvre de compiler ces travaux. Pourquoi dès lors ne pas lever l'hypocrisie et mettre en place un cadre de travail reconnu par tous, entouré de toutes les garanties nécessaires à nous prémunir contre les dérives qui se font jour en dehors de tout cadre légal.

Publié dans sopi

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> Bonjour,<br /> le link 'enquête' dans ce post ne marche pas... ne serait-il pas possible de le remettre disponible, ou de mo donner des infos sur comment trouver des stats démographiques fiables sur les<br /> communautés en France?<br /> Merci!<br /> <br /> <br />
Répondre
K
vendredi 24 avril REUNION PUBLIQUE avec YAZID SABEG commissaire a la diversité  à Villeneuve la Garenne  92390  salle des fetes - rue du 8 mai 1945  a 19H
Répondre
L
Je vous invite à lire le message pourpre: http://recrutement.over-blog.com/article-5973638.html
Répondre